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LA VIE AU HAREM

illogique et majestueux, ne lui épargne pas les remontrances.

« Nasmi bey joignait à ses qualités de poète et de musicien celles de littérateur et de philosophe. Les conseils qu’il donnait à ses enfants découlaient de sa science. Il persistait pour leur inculquer ses idées (sic). Chémi était tenu de rendre compte à son père des heures qu’il passait à la maison, le soir, après avoir quitté son travail. Nasmi bey voulait savoir par lui-même si son fils suivait les conseils donnés… Il tremblait aussi pour l’avenir de Bédia, une fille si sensible, en pensant qu’elle pouvait distinguer quelqu’un, l’aimer. Il voulait qu’elle n’aimât rien que la musique et n’entendît même pas le mot « amour ». Avant de raconter une histoire à sa fille, il y pensait pendant plusieurs jours[1]… » Mais Chémi qui a trente et un ans, et qui a l’ivresse moins philosophique que son vénérable père, fait l’éducation sentimentale de sa sœur.

  1. Oudi, traduction de Gustave Séon. Mehmed Tahir bey, éditeur.