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LA VIE AU HAREM

deux âges, maigre, pâle, vive, et plus que simple en ses atours. Une jupe grise, une camisole de percale, satisfont sa coquetterie. Elle ressemble à ces bonnes bourgeoises d’Andrinople, qui sont occupées uniquement de leur ménage, de leurs enfants et de leur seigneur et maître. En fait, notre romancière est une bourgeoise, malgré son origine aristocratique. Économe, ordonnée, sédentaire, elle dirige sa maison, élève à merveille ses filles, et doit être une épouse accomplie. Jamais romancière ne réunit autant de vertus domestiques !

Ahl certes, Fatmé Alié ne réclame pas la suppression du voile et du tcharchaf ! Elle n’envie pas les Européennes, et dans son livre Musulmanes, elle se plaît à rapporter des conversations entre des dames turques et des dames françaises, conversations où les dames turques vantent leur parfait bonheur. Fatmé Alié a eu le bon sens et le courage de protester contre l’adoption des modes et des meubles européens. Elle a loué, comme il fallait, les