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LA VIE AU HAREM

presque toujours des chrétiennes. Les musulmanes ne pourraient-elles exercer ces professions, soit chez elles, soit en atelier ? Elles ne seraient pas obligées de modifier leurs habitudes ; elles conserveraient le voile et le tcharchaf, et n’auraient affaire qu’à des personnes de leur sexe.

Telles sont les réflexions que m’ont inspirées et ma visite à Fatmé Alié et la lecture de son livre. Je ne suis pas sûre que l’illustre romancière m’approuve entièrement, et je revendique, pour mon compte personnel, toutes les hérésies, erreurs et inconvenances qui ont pu glisser sous ma plume. Il est si difficile de bien comprendre, d’exprimer, sans la trahir, une pensée étrangère ! Le moindre faux sens dont je serais coupable on l’imputerait peut-être comme un crime à la très sage, très pieuse, très prudente Fatmé Alié. Je répète donc qu’aucune dame musulmane ne m’a paru plus musulmane que celle-ci, plus sincèrement attachée à la foi de son père et au voile de sa mère !

Et d’ailleurs, je ne crois pas que les femmes