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Page:Tinayre - Notes d une voyageuse en Turquie.djvu/386

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LA VIE AU HAREM

orientales aient un violent désir de gagner leur vie elles-mêmes, sauf le cas de force majeure. Elles s’accommodent très bien du travail de l’homme, et suivent en cela l’instinct de nature. Les Françaises mêmes, qui réclament le libre accès à toutes les professions, préfèrent, presque toujours, les devoirs de la vie familiale aux soucis de la vie active et extérieure. Elles ont, en majorité, le goût d’Henriette pour le mariage et ses conséquences :

Les suites de ce mot, quand je les envisage,
Me font voir un mari, des enfants, un ménage…

Mais encore faut-il que le mari se présente, et qu’il suffise à nourrir les enfants et à entretenir le ménage.

Les dames turques qui lisent nos livres et croient connaître nos mœurs, soupçonnent-elles le malaise croissant des femmes occidentales, affranchies par le travail, mais délaissées par l’homme ? Peuvent-elles s’imaginer les vies mélancoliques de nos vieilles filles sans