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Page:Tinayre - Notes d une voyageuse en Turquie.djvu/389

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LA VIE AU HAREM

Une turque sexagénaire, qui aurait conservé de la sveltesse et une démarche gracieuse, pourrait troubler les cœurs naïfs des touristes. Ils voient partout Djénane et Aziyadé…

Quand j’essaie de rectifier cette image trop littéraire de la femme turque, ils sont déçus. Et cependant si le type chimérique, la création idéale, a sa beauté, combien la réalité est plus émouvante !

Je voudrais résumer mes impressions, et voilà que j’hésite… Plus que jamais, je dois me défendre des généralisations hâtives. Oserai-je dire que je connais la femme turque ? Démêlerai-je le caractère commun, la parenté de race, entre les types féminins, si variés, qui ont sollicité ma curiosité affectueuse ? J’ai vu la femme politique, la femme écrivain, l’intellectuelle de demi-culture, la grande dame, la jeune fille mondaine, l’épouse modeste d’un modeste employé, l’institutrice provinciale, l’infirmière… Laquelle incarnait vraiment, complètement, cet être mal connu : la femme turque ?