Femmes du passé… Il y en a des milliers et des milliers comme celles-là, en Turquie, des créatures toutes simples qui ne souffrent pas du tout d’être voilées, séparées des hommes, mariées à des inconnus ; qui végètent dans une douce apathie, mangent des confitures, fument des cigarettes, bavardent ou prient, suivant les heures.
Mais parmi celles-là, les plus jeunes sont déjà inquiètes. Elles n’exigent rien, elles ne se plaignent pas ; pourtant, elles sortent de leur passivité séculaire et demandent, timidement, un peu plus d’instruction. Elles s’éveillent à la foi patriotique. Telles les charmantes institutrices d’Andrinople qui souhaitent « faire quelque chose pour la pauvre Turquie ».
Et plus haut dans l’échelle sociale, il y a les femmes à demi instruites, qui ont pris conscience de leur dignité et qui souffrent de leur situation inférieure. Ces femmes appartiennent au passé par leur éducation et leur mode de vie, mais toutes leurs pensées vont à l’avenir… Impatientes du joug ancien, elles regardent