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Page:Tinayre - Notes d une voyageuse en Turquie.djvu/394

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LA VIE AU HAREM

sœurs lointaines. Si nous pouvions — ce qui n’est pas sûr — vous aider par un mouvement d’opinion favorable à vos désirs, nous y emploierions toute notre adresse, toute notre influence, toute l’énergie de notre amitié. Mais, si elle n’était prudente, notre intervention désintéressée, notre croisade fraternelle, vous ferait plus de mal que de bien.

» Ne désespérez pas, sœurs et amies d’Orient. Les hommes de votre race sentiront tôt ou tard que vous êtes un des agents indispensables au succès de leur entreprise. Leur conception du mariage et de la famille évoluera peu à peu. Ils souhaiteront trouver en vous des compagnes, et non pas des servantes ou des poupées de plaisir. Dans l’intérêt de leur bonheur, dans l’intérêt de leurs fils, ils vous élèveront en dignité et en liberté. Mais il faudra du temps, beaucoup de temps… »

Les dames turques qui ont du bon sens, comprennent, et se résignent. Mais d’autres, — Les très jeunes, — répondent comme la petite Éminé :