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LA VIE AU HAREM

« Peu m’importe le bonheur de mes descendantes ! Je n’ai que ma vie à vivre, et je veux ma liberté tout de suite ou jamais. »

Pour celles-là, il n’y a pas de consolations.

Les femmes chrétiennes de l’Empire ne sont pas restées indifférentes aux efforts des femmes musulmanes. J’ai pu voir une jeune Arménienne, écrivain fort distingué, paraît-il, qui songe à fonder une Association de solidarité des femmes ottomanes. Madame Zabel Essaïan, secondée par madame Hassan Fehmi bey — une Française mariée à un Turc — voudrait former un comité de neuf dames, tant musulmanes que chrétiennes. Par les réunions, conférences, publications, par l’enseignement gratuit et réciproque de la langue turque aux chrétiennes et des langues occidentales aux musulmanes, l’Association préparerait l’entente de toutes les femmes pour la sauvegarde de leurs intérêts communs.

Les événements d’avril ont retardé la formation de ce comité et je n’ai pu avoir aucun détail précis sur l’organisation pratique de