madame Ange pour me promener dans une araba campagnarde à Kadikeuy ou à Gueuz-Tépé.
Non. Demain, à cette heure, je serai sur un paquebot, au large de Stamboul, cinglant vers la France. Il est fini, mon beau songe d’un printemps turc ! Il est venu, le suprême soir de ce voyage qui fut tragique, étrange, drôle et charmant, — inoubliable. Ah ! que de pays, que de choses, que de figures, que d’âmes se sont révélées à moi, en quelques semaines ! Quelles images merveilleuses, quel trésor de souvenirs j’emporterai !
Mes malles sont ouvertes : Sophie, mon Arménienne, si curieuse des suspendus, plie mes robes et demande les papiers et les livres « pour ranger ». Mais, jusqu’à demain, je ne veux pas fermer mon journal de voyage. Je veux garder l’illusion que ces préparatifs ne sont pas ceux du grand départ, et que je reviendrai bientôt, après une excursion à Andrinople ou une visite à Mélek Hanoum.
Et je relis, en les feuilletant, ces notes