L’ardeur du jour déclinant s’apaise en douceur exquise ; il y a de la joie dans l’air, la joie encore timide et incertaine de la ville délivrée. Je trouve, dans le jardin, un groupe de jeunes femmes, qui sont là, depuis le matin, avec leurs enfants et les bonnes de leurs enfants. Elles habitent des maisons qui ne semblent pas très sûres, et qui ont été plus ou moins criblées de balles. Réfugiées ici, ces dames ont installé une nursery et des dortoirs de bébés.
Voici des secrétaires, des drogmans, des journalistes. Chacun apporte une nouvelle. Yldiz est cerné… Le Sultan est enfermé avec le grand vizir. Une partie de ses prétendus fidèles, les gens qui vivaient de lui, l’ont abandonné… À Stamboul, les garnisons de la Sublime-Porte et du ministère des Travaux publics se sont rendues…
C’est donc fini ?… Non, personne ne veut croire que ce soit fini… Yldiz réserve peut-être des surprises. Les dames affirment qu’elles n’ont pas confiance et qu’elles ne rentreront pas chez elles.