Page:Tiphaigne de la Roche - Sanfrein, ou mon dernier séjour à la campagne, 1765.djvu/114

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passions ne peuvent altérer, et qui tempère les autres passions. Celle-ci est amie du calme et du repos, à tel point, qu’elle s’accommodera mieux des langueurs de la tristesse, que des faillies de la joie. Jugez combien elle doit s’épanouir à la campagne, où tout ne respire que la tranquillité, et combien elle doit se flétrir à la Ville, où tout ne respire que le trouble. On dit, et l’on a raison de dire qu’on ne peut aimer fortement deux personnes à la fois; qu’une inclination s’affaiblit par l’autre, et qu’aucune des deux ne peut aller à certain degré. J’ajoute à ce principe; je pense qu’on ne peut avoir à la fois deux sortes [de] passions, de quelque nature qu’elles soient. Le cœur humain n’est susceptible que d’une certaine mesure de désir; à proportion