Page:Tiphaigne de la Roche - Sanfrein, ou mon dernier séjour à la campagne, 1765.djvu/115

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qu’elle se partage, le désir s’amoindrit, et chaque passion devient moins forte. Je comparerais volontiers cette mesure de désir, à une multitude de filets, qui tous partiraient du cœur: si de ces filets, les uns vont s’attacher à la gloire, d’autres aux richesses, d’autres à l’amour; il est clair que le cœur tiendra à chacun de ces objets moins fortement, qu’il ne tiendrait à un seul, si tous ces filets s’y réunissaient. Jugez maintenant combien l’amour doit se fortifier aux champs, où toutes les autres passions s’affaiblissent. Enfin, il est certain que les sens, à force d’être affectés, deviennent moins sensibles, et que les traces qu’ils laissent dans l’âme se détruisent réciproquement et ne sont d’aucune durée. C’est ce qui arrive dans les grandes Villes, surtout