Page:Tiphaigne de la Roche - Sanfrein, ou mon dernier séjour à la campagne, 1765.djvu/151

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fournissent, sont tellement distribués, que si nous en usons avec économie, nous n’en manquerons jamais, dût la vie se prolonger fort au-delà des bornes, nous cesserons bientôt d’en être agréablement affectés ; il faudra avoir recours à l’art et au raffinement, et quelle ressource ! qu’il s’en faut qu’elle soit capable de nous dédommager ! On abuse des plaisirs simples, ou en voulant les goûter tous les fois, ce qui use bientôt notre sensibilité, ou en insistant trop longtemps sur quelqu’un d’entre eux, ce qui conduit au dégoût. Celui qui, trouvant une saveur agréable dans un aliment, y revient trop souvent, ne tarde pas à en être dégoûté. Celui qui, sur sa table, réunit avec profusion, tous les mets qui peuvent le flatter, ne