Page:Tiphaigne de la Roche - Sanfrein, ou mon dernier séjour à la campagne, 1765.djvu/175

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ne lui parut si belle, si estimable, si aimable, jamais il n’en fut si amoureux. Je ne dis pas que cette passion causât sa maladie, mais elle ne pouvait que précipiter la consomption dont il était attaqué. Pendant près de deux mois, il se gouverna lui-même, et l’on peut présumer avec quelle sagesse: sa maladie devint plus grave de jour en jour. Il appela un Médecin, et ce qu’un aura peine à croire, Sanfrein ne fut point saigné. On lui prescrivit des bains pour calmer, des potions pour fortifier, quelques tisanes pour adoucir le sang. En même temps on lui interdisait le vin, les liqueurs, les ragoûts, les légumes et les fruits. On connaît assez Monsieur Sanfrein pour croire qu’il ne se soumît pas très exactement. À peine le Médecin était sorti, que Sanfrein fit ces réflexions.