Page:Tiphaigne de la Roche - Sanfrein, ou mon dernier séjour à la campagne, 1765.djvu/31

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pant, trop recherché, trop populaire, trop précis, trop diffus, trop méthodique, trop embrouillé; la voix de l’Orateur trop sourde, trop perçante, trop lente, trop précipitée ; le geste trop varié, trop uniforme, trop affecté, trop négligé: c’était autant de supplices pour lui. Enfin, dégoûté des sermons, comme on ne l’est point, il fut plus d’un mois sans en entendre aucun. Il ne pouvait même souffrir le son de la cloche qui les annonçait. Il fallut revoir Monsieur le Pénitencier, qui, l’ayant écouté et considéré de la tête aux pieds, lui dit: « Savez-vous, Monsieur Sanfrein, que vous êtes un homme à [p] eu près insupportable. Quoi, vous ne pouvez pas gagner la moindre chose sur vous ! Il est assez inutile de rien vous vous prescrire, si vous ne voulez vous