Page:Tiphaigne de la Roche - Sanfrein, ou mon dernier séjour à la campagne, 1765.djvu/42

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je m’ensevelirai dans quelque désert ». Sanfrein persista dans cette résolution, et se retira dans une de ses terres, voisine de celle de Monsieur de la Prime-heure. Il fut plus de trois moins sans en sortir ni voir personne. Ce temps expiré, il fit quelques visites dans les environs, entre autres, chez Monsieur de la Prime-heure. Il vit Cécile, fut frappé de sa physionomie, et, dès qu’il la connut, il en devint éperdument amoureux. Sanfrein, ému, s’étonne, se cherche, s’examine intimement, se trouve amoureux, et, tout bien considéré, s’applaudit d’une passion si sage et si bien placée. N’eût-on pas une once d’imagination, l’amour en donne un quintal. Voilà Sanfrein qui fait des projets de toute espèce, et se forme des tableaux, comme il l’entend. Tan-