Page:Tiphaigne de la Roche - Sanfrein, ou mon dernier séjour à la campagne, 1765.djvu/48

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Cependant les familles deviennent plus nombreuses et les terres mieux cultivées. Tout le canton prenait une face riante, et Monsieur le Curé était tout étonné de n’être plus importuné par les pauvres de sa Paroisse. L’Hiver, renfermées dans leurs cabanes et rangées autours de leurs foyers, les familles subsistaient des provisions de l’Été ; et le Printemps les dispersait dans les champs comme autant d’abeilles. Aux jours de fête elles se réunissaient, et la joie la plus pure animait ces assemblées. Les vieillards s’amusaient avec les enfants, car en tout les extrémités se touchent. Les jeunes s’exerçaient à je ne sais combien de jeux champêtres, que la misère et les soucis avaient interrompus, et que l’aisance faisait renaître. Cécile, avec un plaisir que les belles âmes sont seules en état de