Page:Tiphaigne de la Roche - Sanfrein, ou mon dernier séjour à la campagne, 1765.djvu/49

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de concevoir, jouissait de ce spectacle touchant, et s’applaudissait de ses soins. Ceux même que leur petite fortune soutenait sans le secours des bienfaits de Cécile, n’en avaient pas moins de considération pour elle. Il ne se donnait aucun repas où sa santé ne fût bue à la ronde. À chaque instant on s’entretenait d’elle. Les uns la comparaient à une rosée abondante qui rafraîchissait et désaltérait les plantes. Les autres la comparaient à un ruisseau qui porte la vie dans les prairies qu’il arrose. Tous l’appelaient l’Ange tutélaire; et il est sûre qu’elle en avait les grâces et la bienfaisance. Sa physionomie annonçait son caractère, et je laisse à penser combien elle prévenait en sa faveur. Une taille bien proportionnée au dessus de la médiocre ; une chevelure presque blonde; des traits ré-