Page:Tiphaigne de la Roche - Sanfrein, ou mon dernier séjour à la campagne, 1765.djvu/6

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naire, mais singulièrement vif et précipité dans tout ce qu’il faisait; Madame son épouse, qui avait justement ce qu’il faut de mérite pour s’en croire infiniment; leur fille, Mademoiselle Cécile, sans contredit la meilleure pièce du ménage; et Monsieur Sanfrein, qui toujours fut le plus bizarre des hommes, et qui, dans ce moment, était amoureux de Cécile, pour le malheur de l’un et de l’autre. Ce Sanfrein fait un rôle trop considérable dans ce que j’ai à vous raconter; je ne puis me dispenser de vous faire le récit de sa vie mémorable.

Les hommes, je ne sais par quel vice attaché à leur constitution, inclinent toujours à ce qui leur est défendu, et s’éloignent naturellement de ce qui leur est prescrit: Sanfrein avait ce défaut supérieurement. Il fut confié dès