Page:Tiphaigne de la Roche - Sanfrein, ou mon dernier séjour à la campagne, 1765.djvu/7

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ses plus tendres années à un homme intelligent qui avait élevé beaucoup de jeunes gens, et qui sembla pour celui-ci, dès qu’il en connut le naturel. Jamais cet homme sage n’avait usé de la tyrannie préceptorale, il n’en usa pas même avec Sanfrein. Il prit le parti de se plier à ce caractère décidé, et de lui faire faire par inclinaison ce qu’il n’eût jamais fait par devoir. Sans cesse il lui donnait des conseils, jamais il ne lui prescrivit rien, et quelquefois il lui défendait ce qu’il voulait en obtenir. Au surplus, Sanfrein avait de l’esprit et de la pénétration; il fit dans ses études des progrès considérables et les fit avec aisance; car pour se gêner en rien, cela était au dessus de ses forces. Avec les connaissances et l’usage d’un écolier, Sanfrein entra dans le monde à l’âge de seize à dix-