Page:Tiphaigne de la Roche - Sanfrein, ou mon dernier séjour à la campagne, 1765.djvu/86

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décore un goût sage et philosophique. Mais ce qui fixe bientôt les regards et attire toute l’attention, c’est le spectacle de ses tentatives physiques sur les végétaux. Vous ne pouvez faire un pas sans rencontrer quelque appareil extraordinaire. Depuis la germination jusqu’à la fructification, Soulange suit toutes les opérations des plantes: il connaît la quantité de nourriture qu’elles prennent ; combien il en passe en leur substance; combien il s’en évapore et s’en dissipe. Il les examine dans leur enfance, leur adolescence, leur âge consistant, leur décadence et leur décrépitude. Il observe leur force, leur faiblesse, leurs divers tempéraments, leur santé, leurs langueurs, leurs maladies. La terre même renferme cent sortes de pièges tendus aux efforts de la végétation. Ici une plante ne peut pomper les sucs de la terre que