Page:Tissandier - La navigation aerienne 1886.djvu/171

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Un autre membre de l’Académie des sciences, homme d’un grand mérite et d’une haute érudition, Brisson, qui rédigea le 25 décembre 1783, avec Le Roy, Tillet, Cadet, Lavoisier, Bossut, de Condorcet et Desmarest, le célèbre Rapport sur la machine aérostatique par MM. Montgolfier, insista aussi à cette époque sur l’importance de la forme allongée, à donner aux ballons pour les diriger.

Le 24 janvier 1784, Brisson lut à l’Académie des sciences un mémoire additionnel dont il était le seul auteur, sur la direction des aérostats, et il émit d’excellentes idées sur ce problème.

La forme qui me paraît la plus convenable à adopter, dit Brisson, est celle d’un cylindre qui ait peu de diamètre et beaucoup de longueur ; par exemple une longueur qui égale cinq ou six fois le diamètre ; que ce cylindre soit placé de manière que son axe soit horizontal, et qu’il soit terminé en cône allongé à celle de ses extrémités qui doit se présenter au vent, afin d’éprouver de sa part une moindre résistance.

Brisson indique que dans ces conditions, il sera indifférent d’appliquer à la machine telle ou telle force motrice, pourvu qu’elle soit capable de vaincre celle du vent. « Mais où trouverons-nous cette force motrice, capable de vaincre celle du vent ? J’avoue que je commence à en désespérer », ajoute le savant académicien. Brisson parle de la force humaine actionnant des rames, assurément insuffisante, et il ne semble pas supposer que, dans l’avenir, apparaîtront de nouveaux moteurs qui