Page:Tissandier - La navigation aerienne 1886.djvu/172

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pourront changer la face du problème. Il ajoute que le judicieux emploi des courants aériens superposés dans l’atmosphère pourra être souvent utilisé.

On sait, dit Brisson[1], et les expériences qu’on a faites avec les aérostats ont prouvé qu’il y a dans l’atmosphère, a différents hauteurs, des courants qui ont des directions différentes. M. Meunier (sic), de l’Académie des sciences, a donné le moyen simple de se soutenir à telle hauteur qu’on voudra, en comprimant plus ou moins le gaz renfermé dans l’aérostat. Ce moyen consiste à composer l’aérostat d’une double enveloppe on remplit l’enveloppe intérieure de gaz inflammable, et lorsqu’on veut comprimer cette masse de gaz, on fait passer, par le moyen d’un soufflet à soupape, de l’air atmosphérique entre les deux enveloppes, ce qui rend la machine plus pesante et l’oblige à descendre. Si l’on veut remonter, on permet à cet air de sortir le gaz reprend alors son premier volume et perd l’excès de densité qu’on lui avait fait acquérir en le comprimant. Si donc il y a, comme nous venons de le dire, à différentes hauteurs, des courants qui ont des directions différentes, on pourrait choisir celui de ces courants qui aurait la direction la plus rapprochée de la route qu’on voudrait suivre. De cette manière, on arriverait au terme de son voyage par des chemins pris successivement à différentes hauteurs, de l’atmosphère. Par ce moyen on éviterait toute la manœuvre nécessaire il la direction l’aérostat serait beaucoup moins chargé et il n’aurait pas besoin d’être d’un aussi grand volume pour produire l’effet qu’on en attend. Si tous ces moyens sont insuffisants, il faudrait se résoudre à faire comme les marins, attendre que le vent soit favorable.

  1. Observations sur les nouvelles découvertes aérostatiques et sur la probabilité de pouvoir diriger les ballons. 1. broch. in-8o, 1784.