Page:Tissandier - La navigation aerienne 1886.djvu/97

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ment ; il y a dans leur allure, dans leurs mouvemens, quelque chose d’aërien n’en soyez pas surpris ;

« Même quand l’oiseau marche, on sent qu’il a des ailes. »

Chacun va s’empresser de profiter de cette heureuse invention.

Pour en venir à M. Degen, je crois très fermement qu’il fera à Paris tout ce qu’il a fait à Vienne, mais je l’invite a bien prendre ses mesures. Nous avons ici des gens bien prudens, bien avisés, qui regardent toujours d’où le vent souffle.

Le deuxième essai de l’infortuné Degen ne fut pas plus heureux que le premier.

Extrait du Journal de Paris 8 juillet 1812.

La deuxième expérience aérostatique de M. Degen a eu lieu hier soir, par un très beau temps, devant une grande affluence de curieux ; elle n’a pas été moins contrariée que la première ; les personnes qui avaient été chargées de remplir le ballon avaient mal préparé et employé le gaz, il en est résulté que le ballon s’est chargé dans son intérieur de beaucoup d’eau, et qu’il n’a pu s’élever d’abord qu’à 15 pieds de terre. Bientôt il s’est dégagé d’une grande partie de son lest, et il s’est élevé majestueusement dans les airs. Au mouvement de ses ailes on eût dit, un oiseau colossal ; son ballon, dominé par le vent, a suivi la direction du nord-est ; pendant quelques instans il a résisté au courant qui l’entraînait, et il a parti stationnaire, mais il a disparu. Ces différentes circonstances peuvent faire croire qu’avec un ballon mieux préparé, il obtiendra plus de succès.

Les extraits suivants, qui donnent le funeste dénouement de la troisième expérience de Degen, ter-