Page:Tissot - L onanisme - Dissertation sur les maladies produites par la masturbation, 4e edition, Lausanne, 1769.djvu/61

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& dont la langue dans laquelle j’écrivois, m’empêcha de faire usage dans la première édition de cet ouvrage. J’eus le malheur, comme bien d’autres jeunes gens, (c’est dans l’âge mûr qu’il m’écrit) de me laisser aller à une habitude aussi pernicieuse pour le corps que pour l’ame ; l’âge aidé de la raison a corrigé depuis quelque temps ce misérable penchant, mais le mal est fait. À l’affection & sensibilité extraordinaire du genre nerveux, & aux accidents qu’elle occasionne, se joignent une foiblesse, un mal-aise, un ennui, une détresse qui semblent m’assiéger comme à l’envi ; je suis miné par une perte de semence presque continuelle ; mon visage devient presque cadavéreux, tant il est pâle & plombé. La foiblesse de mon corps rend tous mes mouvements difficiles ; celle de mes jambes est souvent telle, que j’ai beaucoup de peine à me tenir debout, & que je n’ose pas me hasarder à sortir de ma chambre. Les digestions se font si mal, que la nourriture se représente aussi en nature, trois ou quatre heures après l’avoir