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Page:Tissot - La Capucinière, ou le bijou enlevé à la course, 1820.djvu/43

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Chant second.

Et puis d’ailleurs, sans mainte simagrée,
On peut fort bien s’en ménager l’entrée.
En Paradis, j’ai trouvé des pendus,
Des huguenots, des juifs, des philosophes,
Que sais-je, moi ? J’en fus scandalisé.
— Quoi ! dis-je alors, de semblables étoffes
Sont en ces lieux ? Que j’étais insensé !
Qu’ont-ils donc fait pour échapper au diable ?
— En trépassant, ils se sont confessés,
Répond Jésus, du ton le plus affable.
— Et puis ? — Rien autre. — Eh quoi ! C’en est assez ?
— Oui, sûrement ; tout dépend de la grâce.

Vous le voyez, la chose saute aux yeux,
En Paradis, vous pourrez avoir place,
Sans, comme moi, vous rendre malheureux
Par continence, ou par coups de cilice.
Dans ce bas monde, il faut que l’on jouisse,
Pour que dans l’autre on se trouve un peu mieux.
Mais, au mépris des lois, des ordonnances,
Vivre cloîtrés, sans un père gardien,
C’est renverser l’ordre et les convenances ;