Page:Tite Live - Histoire romaine (volume 2), traduction Nisard, 1864.djvu/13

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Livre XXIX. — Lélius, envoyé de Sicile en Afrique par Scipion, revient avec un riche butin et lui rend compte de l’impatience de Masinissa de le voir arriver avec son armée. — La guerre renouvelée en Espagne par Indibilis est terminée par la victoire des Romains et la mort du Barbare tué dans l’action. — Mandonius, sur la demande des vainqueurs, est livré par ses sujets.. — Magon, cantonné dans la Gaule et dans la Ligurie, reçoit d’Afrique des renforts considérables et de l’argent pour faire des levées ; on lui ordonne de se joindre à Annibal. — Scipion passe de Syracuse dans le Bruttium, et reprend Locres après en avoir chassé la garnison carthaginoise et mis en fuite Annibal. — Paix conclue avec Philippe. — Statue de Cybèle transportée à Rome de Pessinonte, ville de Phrygie, parce qu’on a trouvé dans les livres sibyllins une prédiction annonçant que le moyen de chasser l’étranger de l’Italie est de faire apporter à Rome la statue de Cybèle. — Cette statue est remise aux Romains par Attale, roi d’Asie ; c’était une pierre que les habitants de Pessinonte adoraient sous le nom de la Mère des Dieux. — Elle est reçue par P. Scipion Nasica, fils de Cnéus, tué en Espagne, déclaré par le sénat l’homme le plus vertueux, et qui n’avait pas encore, à cause de sa jeunesse, obtenu la questure ; la décision de l’oracle portait que la divinité devait être reçue et inaugurée par l’homme le plus vertueux de l’empire. — Une députation des Locriens vient à Rome se plaindre de la tyrannie du lieutenant Q. Pléminius qui avait enlevé les trésors de Proserpine et déshonoré leurs enfants et leurs femmes. — Pléminius, conduit à Rome, chargé de fers, meurt en prison. — Des bruits injurieux à P. Scipion, alors en Sicile, se répandent dans Rome ; on l’accuse de s’abandonner à la mollesse et au luxe ; le sénat envoie des ambassadeurs pour s’assurer de la vérité ; Scipion se justifie de ces imputations calomnieuses et passe en Afrique avec le consentement du sénat. — Syphax épouse la fille d’Asdrubal, fils de Gisgon, et rompt l’alliance qu’il avait contractée avec Scipion. — Massinissa, roi des Massiliens, pendant qu’il combattait en Espagne pour les Carthaginois, avait perdu Gala et en mène temps sa couronne. — Après diverses tentatives pour la recouvrer par les armes, vaincu dans plusieurs batailles par Syphax, roi de Numidie, il est entièrement dépouillé, et vient, exilé de son royaume, rejoindre Scipion avec deux cents cavaliers. — Dans le premier combat qu’Il livre pour les Romains, il tue Hannon, fils d’Hamilcar, et taille en nièce les troupes nombreuses de ce général. — Scipion, à l’arrivée d’Asdrubal et de Syphax, qui paraissent à la tête de près de cent mille hommes, lève le siége d’Utique et prend ses quartiers d’hiver. — Le consul Sempronius combat avec succès contre Annibal sur les terres de Crotone. — A Rome, le dénombrement donne deux cent quatorze mille citoyens. — Discorde scandaleuse entre les censeurs M. Livius et Claud. Néron. — Claudius ôte à son collègue le cheval nourri et entretenu par l’état ; il accuse Livius d’avoir été condamné et exilé parle peuple ; Livius use de représailles envers Néron, parce qu’il avait porté contre lui un faux témoignage, et qu’il n’avait point mis de bonne foi dans sa réconciliation. — Le même censeur note d’infamie toutes les tribus, une seule exceptée, d’abord pour l’avoir condamné malgré son innocence, et ensuite pour l’avoir élu consul et censeur. 
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Livre XXX. — Succès de Scipion en Afrique. Ce général, avec le secours de Masinissa, remporte plusieurs victoires sur Syphax et les Numides. Il force deux camps ennemis ; quarante mille hommes y périssent par le fer et le feu. —Syphax est fait prisonnier par Lélius et Masinissa. —Sophonisbe, fille d’Asdrubal et femme du roi numide, tombe au pouvoir de Masinissa, qu’une passion violente porte à l’épouser. — Scipion blâme cet hymen précipité. — Masinissa envoie du poison à son épouse, qui se donne la mort. — Les victoires de Scipion forcent les Carthaginois, réduits au désespoir, à rappeler Annibal d’Italie. — Il en sort après seize ans de possession, repasse en Afrique ; et, dans une conférence avec Scipion, tente en vain de l’engager à la paix ; on ne peut s’accorder sur les conditions ; il livre une bataille où il est vaincu. — Gisgon s’oppose à la paix. — Annibal l’arrache de la tribune, s’excuse de cette violence sur l’intérêt qu’il prend aux malheurs de sa patrie, et détermine ses compatriotes à demander la paix ; elle leur est accordée. — Magon, blessé dans un combat contre les Romains, sur les terres des Insubriens, meurt de sa blessure en retournant en Afrique, où il était rappelé. — Masinissa rentre en possession de ses états. — Retour et triomphe mémorable de Scipion. — Q. Térentius Culéo suit à pied son char dans le costume d’affranchi. — Scipion doit le surnom d’Africain à l’enthousiasme de ses soldats et à la faveur du peuple. — Il est le premier général romain qui prenne son surnom d’une nation vaincue. 
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Livre XXXI. — La guerre contre Philippe, roi de Macédoine, est rallumée à l’occasion de l’événement dont on va parler. — Au temps de la célébration des mystères de Cérès, deux jeunes Acarnaniens, qui n’y étaient pas initiés, viennent dans l’Attique et pénètrent avec la foule dans le sanctuaire de la déesse. Cette impiété est regardée comme le plus grand des crimes par les Athéniens, qui punissent de mort les coupables. — Les Acarnaniens, irrités du meurtre de leurs concitoyens, implorent le secours de Philippe pour se venger de cet outrage. — Quelques mois après la paix accordée aux Carthaginois, cinq cent quarante ana après la fondation de Rome, Philippe assiégé Athènes. — Les habitants envoient une ambassade demander aux Romains du secours contre ce prince. Le sénat est d’avis d’en accorder, et son avis prévaut, malgré l’opposition du peuple, fatigué de voir les guerres se succéder sans interruption. — La conduite de cette guerre nouvelle est confiée au consul P. Sulplicius. Ce général passe en Macédoine à la tête d’une armée et a l’avantage sur Philippe dans plusieurs combats de cavalerie. — Désespoir des habitants d’Abyde, qui, assiégés par Philippe, se tuent avec tous leurs proches, à l’exemple des Sagontins. — Le préteur L. Furius défait en bataille rangée les Gaulois Insubriens, qui s’étaient soulevés, et le Carthaginois Hamilcar qui cherchait à rallumer, dans cette contrée, le feu de la guerre. Ce général y périt avec trente-cinq mille hommes. — Expédition du roi Philippe, du consul Sulpicius, aidé des Rhodiens et du roi Attale, et prise de plusieurs villes par l’un et par l’autre. — Le préteur Furius triomphe des Gaulois. 
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