Page:Tocqueville - Œuvres complètes, édition 1866, volume 1.djvu/32

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Quoiqu’aujourd’hui on attache peut-être au style une moindre importance qu’on ne faisait autrefois, il est digne de remarque que le mérite de la correspondance de Tocqueville, sous ce rapport, n’a échappé à personne, pas plus à l’étranger qu’en France ; et s’il m’était permis de citer l’autorité d’un écrivain qui était, il est vrai, l’ami intime de Tocqueville, mais que tout le monde reconnaît en même temps pour un homme de lettres éminent et d’un goût exquis, je dirais qu’Ampère[1], si grand admirateur de toutes les œuvres de Tocqueville, plaçait ses lettres, sous le rapport du style, au-dessus de tout ce qu’il avait écrit, et prétendait que, dans ce genre, il n’y avait rien dans notre littérature qui leur fût supérieur.

Les tomes cinquième et sixième de la Correspondance et Mélanges, forment la dernière partie des œuvres déjà publiées.

Le premier des trois volumes nouveaux (le tome septième) se composera de nouvelles lettres, toutes inédites.

Le cours du temps a rendu possible aujourd’hui la publication de lettres dont, il y a quelques années, l’ajournement était nécessaire. On verra d’ailleurs paraître

  1. Ampère ! au moment où j’écris ces lignes, Ampère, le savant ingénieux, l’érudit agréable, le voyageur véridique, l’ami fidèle, dont le cœur était intarissable comme l’esprit, Ampère n’est plus ! La mort vient de le frapper prématurément comme Tocqueville, sans merci pour tant de qualités charmantes, sans pitié pour ses amis.