la durée du temps pendant lequel ils l’occupent. L’homme politique digne de ce nom, compte non le temps qu’il a passé au pouvoir, mais ce qu’il y a fait. Les rapports de Tocqueville sur l’esclavage, sur la réforme pénitentiaire et sur l’Algérie, nous ont paru dignes de figurer parmi ses œuvres ; on les trouvera dans le tome neuvième.
Quant à ses discours à proprement parler politiques, nous en donnons, non la collection complète, mais seulement un choix. Nous croyons que le moment n’est pas encore venu de mettre dans tout son jour la véritable nuance qui caractérisa la politique de Tocqueville, durant le régime antérieur à 1848. La libre appréciation des partis de cette époque entraînerait une discussion des hommes et des choses, qui paraît aujourd’hui plus difficile et plus inopportune que jamais. Nous nous bornons donc à réunir ceux des discours de Tocqueville qui portent le moins l’empreinte des luttes de partis. On sera frappé en lisant ces discours de la hauteur à laquelle Tocqueville se plaçait, quand il parlait à la Chambre. Nul peut-être n’a su aussi bien que lui signaler au gouvernement de son pays, les périls qui le menaçaient, et à côté du danger, montrer les moyens de le combattre. Vaines paroles ! impuissantes même quand elles venaient des voix les plus amies, et qui dans la bouche d’un opposant n’excitaient que la défiance ou le dédain !
La dernière œuvre parlementaire de Tocqueville, est