comment les lumières, les habitudes et l’expérience pratique des américains contribuent au succès des institutions démocratiques..
Dans mille endroits de cet ouvrage, j’ai fait remarquer aux lecteurs quelle était l’influence exercée par les lumières et les habitudes des Américains sur le maintien de leurs institutions politiques. Il me reste donc maintenant peu de choses nouvelles à dire.
L’Amérique n’a eu jusqu’à présent qu’un très petit nombre d’écrivains remarquables ; elle n’a pas de grands historiens et ne compte pas un poète. Ses habitants voient la littérature proprement dite avec une sorte de défaveur ; et il y a telle ville du troisième ordre en Europe qui publie chaque année plus d’œuvres littéraires que les vingt-quatre États de l’Union pris ensemble.
L’esprit américain s’écarte des idées générales ; il ne se dirige point vers les découvertes théoriques. La politique elle-même et l’industrie ne sauraient l’y porter. Aux États-Unis, on fait sans cesse des lois nouvelles ; mais il ne s’est point encore trouvé de grands écrivains pour y rechercher les principes généraux des lois.
Les Américains ont des jurisconsultes et des com-