Les partisans du système de la déportation ne peuvent nier de pareils faits ; mais ils disent que ce système a, du
croire qu’il existe assez souvent dans l’esprit des individus appartenant
aux dernières classes du peuple l’idée qu’il est très-avantageux d’être
déporté à Botany-Bay. Elle pense qu’on a vu des exemples de crimes commis
dans le seul dessein d’être envoyé en Australie. Il lui semble donc
nécessaire d’infliger aux condamnés un châtiment réel, soit avant leur
départ d’Angleterre, soit immédiatement après leur arrivée en Australie
et avant de les placer comme domestiques chez les cultivateurs »
(Page 12.)
« La commission pense que la peine de la déportation, réduite à elle-même,
ne suffit pas pour détourner du crime ; et, comme on n’a indiqué
jusqu’à présent aucun moyen de faire subir aux individus une fois
déportés le châtiment réclamé par la société, sans augmenter considérablement
les charges du trésor public, il en résulte qu’il faut leur infliger
ce châtiment avant leur départ pour la Nouvelle-Galles du Sud.
(Page 14.)
« La peine de la déportation, telle qu’elle est mise en pratique en
Angleterre, et si on l’inflige seule, parait à la commission une punition
insuffisante ; mais elle peut devenir utile, combinée avec d’autres peines. »
(Page 16.)
« Il résulte de la déclaration des témoins entendus, que l’impression
produite sur les esprits par la déportation dépend essentiellement de la
situation des condamnés. Les laboureurs qui ont une famille craignent
au dernier point d’être envoyés à la colonie pénale, tandis que, pour les
hommes non mariés, les ouvriers qui sont sûrs d’obtenir des gages très élevés
en Australie et généralement tous ceux qui sentent le besoin de
changer leur position et conçoivent le vague désir de l’améliorer, pour
ceux-là la déportation n’a rien de redoutable. Tous les rapports qui parviennent
de la Nouvelle-Galles du Sud et de la terre de Van-Diémen, la
commission en a la preuve, sont en effet très-favorables. Ils représentent
la situation des condamnés en Australie comme fort heureuse, et les chances
de fortune qui leur sont ouvertes comme certaines, pour peu qu’ils se
conduisent avec prudence. Il est donc naturel que la déportation soit considérée
par beaucoup d’individus plutôt comme un avantage que comme
un châtiment. » (Page 17.)
« Il n’est pas surprenant que, dans un pays pourvu d’une population
surabondante, où une foule d’hommes éprouvent de grandes privations,
et où conséquemment il se rencontre de grands attraits au crime, ceux
dont l’éducation a été abandonnée, et qui se sentent exposés au besoin,
cèdent sans peine à la tentation de mal faire. D’un côté ils comptent sur
l’incertitude de la législation et sur les probabilités d’acquittement qu’elle
présente ; si cette chance de.salut vient à leur manquer, ils savent que le