moins, pour résultat de fonder rapidement une colonie, qui bientôt rend en richesse et en puissance à la mère-patrie plus qu’elle ne lui a coûté.
Ainsi envisagée, la déportation n’est plus un système pénitentiaire, mais bien une méthode de colonisation. Sous ce point de vue elle ne mérite pas seulement d’occuper les amis de l'humanité, mais encore les hommes d’État et tous ceux qui exercent quelque influence sur la destinée des nations.
Pour nous, nous n’hésitons pas à le dire, le système de la déportation nous paraît aussi mal approprié à la formation d’une colonie qu’à la répression des crimes dans la métropole. Il précipite sans doute sur le sol qu’on veut coloniser une population qui n’y serait peut-être pas venue
pis qui puisse leur arriver, c’est d’éprouver un changement de condition qui les place à peine plus mal qu’ils n’étaient déjà. » (Page 20.)
« L’accroissement rapide et progressif des criminels en ce pays (l’Angleterre
et le pays de Galles) a depuis un certain temps excité les alarmes
et déjoué tous les efforts des philanthropes et des hommes d’État. On a
cherché inutilement à arrêter cet accroissement, soit en amendant nos lois
pénales, soit en établissant une police plus efficace. Tous ces moyens
n’ont pu retarder les progrès du mal ni diminuer l’effrayant catalogue
que nous offrent chaque année les monuments de la jurisprudence. Sans
remonter à des périodes éloignées, on peut s’assurer par les documents
officiels fournis à la commission que le nombre des personnes accusées,
écrouées et condamnées pour crimes et délits en Angleterre et dans le
pays de Galles augmente sans cesse.
De 1810 à 1817 | 56,508 |
De 1817 à 1824 | 92,848 |
De 1824 à 1831 | 121,518 |
De 1810 à 1817 | 35,259 |
De 1817 à 1824 | 63,412 |
De 1824 à 1831 | 85,257 |
(Report of the select Committee appointed to inquire into the best mode of giving eficacy to secundary punishments, and to report their observations to the house of commons. 22 june 1852.)