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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol10.djvu/176

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voulait attraper le gâteau. Mais bien que jetée à terre, la vieille ne se tenait pas pour battue (elle essayait d’attraper le gâteau, mais n’y pouvait parvenir). Pétia écarta sa main, saisit le gâteau, et, comme s’il avait peur d’être en retard, d’une voix déjà rauque il s’écria : « Hourra ! ».

L’empereur se retira et la foule commença à se disperser.

— Hein ! je disais qu’il fallait attendre encore et voilà ! disaient joyeusement des gens, de divers côtés.

Malgré tout le bonheur qu’éprouvait Pétia, il était attristé cependant de retourner à la maison où tout le plaisir de la journée prendrait fin. Du Kremlin, il ne se rendit pas tout droit chez lui, mais chez son camarade Obolenski qui avait quinze ans et entrait aussi à l’armée.

Arrivé à la maison, il déclara résolument que si on ne le laissait pas partir, il s’enfuirait. Le lendemain, sans encore céder tout à fait, le comte Ilia Andréiévitch alla se renseigner où l’on pourrait placer Pétia avec le moins de danger.