Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol10.djvu/414

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brosse avec laquelle le valet de chambre frottait son corps. Un autre valet de chambre, en retenant du doigt le flacon, vaporisait de l’eau de Cologne sur le corps bien soigné de l’empereur et il faisait cela avec une expression qui voulait dire que lui seul pouvait savoir où et comment il fallait répandre l’eau de Cologne.

Les cheveux courts de Napoléon étaient mouillés et tombaient sur son front, mais son visage bien que bouffi et jaune exprimait le bien-être physique.

Allez ferme, allez toujours… dit-il, en se retournant et toussotant, au valet de chambre qui le frottait. L’aide de camp qui rentrait dans la chambre à coucher pour le rapport sur le nombre des prisonniers faits la veille, après avoir fait son rapport restait près de la porte, attendant la permission de s’en aller. Napoléon, fronçant les sourcils, regarda en-dessous son aide de camp.

Point de prisonniers. Ils se font démolir. Tant pis pour l’armée russe, dit-il aux paroles de l’aide de camp. Allez toujours, allez ferme, prononça-t-il en se courbant et en tendant ses grosses épaules.

C’est bien, faites entrer M. Beausset ainsi que Fabvier, dit-il à l’aide de camp en hochant la tête.

Oui, Sire, et l’aide de camp disparut derrière la porte de la tente.

Les deux valets de chambre habillaient rapide-