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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol10.djvu/83

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Benigsen, tout sera perdu : Benigsen a déjà montré son incapacité en 1807. »

Les sixièmes, les partisans de Benigsen disaient au contraire qu’il n’y avait personne de plus actif et de plus expérimenté que Benigsen, et que, malgré tout, on reviendrait toujours à lui. « Qu’on fasse maintenant des fautes ! » Et les gens de ce parti prouvaient que toute notre reculade jusqu’à Drissa était le recul le plus honteux et un tissu ininterrompu de fautes. « Plus on fera de fautes, mieux cela vaudra, au moins on comprendra plus vite que ça ne peut marcher ainsi, et que ce qu’il faut, ce n’est pas un Barclay quelconque mais un homme comme Benigsen, qui s’est déjà montré en 1807, à qui Napoléon lui-même a rendu justice, un homme dont le pouvoir serait volontiers approuvé, un homme comme il n’y en a qu’un : Benigsen. »

Les septièmes étaient les personnes qui vivent toujours dans l’entourage des jeunes empereurs, et qui étaient particulièrement nombreuses près de l’empereur Alexandre : des généraux, des aides de camp, passionnément dévoués à l’empereur, non comme empereur, mais comme homme. Ils l’adoraient franchement, discrètement comme l’adorait Rostov en 1805, et ils voyaient en lui, non seulement toutes les vertus, mais toutes les qualités humaines.

Ceux-ci, bien qu’ils admirassent la modération de l’empereur qui ne prenait pas le commande-