Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol11.djvu/120

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monnant quelque chose, tantôt il s’asseyait sur le divan dans une pose désespérée, tantôt se levait, s’approchait de la porte et regardait par le trou de la serrure dans le salon de réception, tantôt agitait les mains, se retournait, et se mettait à lire. Le valet de chambre annonça pour la deuxième fois à Pierre que le Français qui avait apporté la lettre de la comtesse désirait vivement le voir, ne serait-ce que pour un moment, et qu’on était venu de la part de la veuve de S. A. Bazdéiev demander de faire prendre les livres puisque madame Bazdéiev elle-même était partie à la campagne.

— Ah, oui ! tout de suite. Attends… Ou bien non. Va dire que je viens tout de suite, dit Pierre au valet de chambre.

Mais aussitôt le valet disparu, Pierre prit un chapeau qui se trouvait sur la table et sortit par la porte dérobée de son cabinet de travail.

Il n’y avait personne dans le couloir. Pierre le traversa jusqu’à l’escalier en se frottant le front à deux mains, descendit jusqu’au premier palier. Le suisse était près de la porte d’entrée. Du palier où se trouvait Pierre, un autre escalier menait à la sortie de service.

Pierre prit l’escalier de service et descendit dans la cour. Personne ne l’avait vu. Mais dès qu’il franchit la porte cochère et se trouva dans la rue, les cochers qui étaient là et le portier se découvrirent devant le maître.