Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol11.djvu/143

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petit garçon en se mettant tout d’un coup à frapper des deux mains sur les touches.

— Tiens ! répondit Ignate, étonné de ce que, dans le miroir, son visage souriait de plus en plus.

— Ils n’ont pas honte ! Vraiment c’est honteux ! prononça derrière eux la voix de Maria Kouzminichna qui entrait doucement. Et voilà la grande gueule qui montre les dents ! Pour ca, vous êtes bons ! Là-bas, tout n’est pas arrangé. Vassilitch est à bout de forces. Attends un peu !

Ignate, tortillant sa petite ceinture et cessant de sourire, sortit de la chambre en baissant doucement les yeux.

— Petite tante, laisse-moi un peu, dit le garçon.

— Je te ferai voir un peu, polisson ! s’écria Maria Kouzminichna en agitant la main. Va préparer le samovar pour le grand-père.

Maria Kouzminichna, après avoir épousseté le clavecin, le ferma, et, en soupirant lourdement, sortit du salon dont elle ferma la porte à clef.

Une fois dans la cour, elle se mit à réfléchir où elle devait aller : prendre du thé chez Vassilitch, dans son pavillon, ou finir de mettre en ordre la décharge ?

Des pas rapides résonnaient dans la rue calme. Les pas s’arrêtèrent près de la porte. Le loquet grinça sous une main qui tâchait d’ouvrir.

Maria Kouzminichna s’approcha de la porte.

— Que voulez-vous ?