Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol11.djvu/262

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On dit que les rivaux se sont réconciliés grâce à l’angine… Le mot angine se répétait avec grand plaisir.

Le vieux comte est touchant, à ce qu’on dit. Il a pleuré comme un enfant quand le médecin lui a dit que le cas était dangereux.

Oh ! ce serait une perte terrible. C’est une femme ravissante.

Vous parlez de la pauvre comtesse ? dit Anna Pavlovna en s’approchant. J’ai envoyé savoir de ses nouvelles. On m’a dit qu’elle allait un peu mieux. Oh ! sans doute, c’est la plus charmante femme du monde, dit Anna Pavlovna avec un sourire pour son propre enthousiasme : Nous appartenons à des camps différents, mais cela ne m’empêche pas de l’estimer comme elle le mérite. Elle est bien malheureuse ! ajouta-t-elle.

Supposant que par ces paroles Anna Pavlovna avait légèrement soulevé le voile mystérieux de la maladie de la comtesse, un jeune homme imprudent se permit d’exprimer son étonnement qu’on n’eût pas appelé des médecins connus et que la comtesse se fît soigner par un charlatan qui pouvait lui donner des remèdes dangereux.

Vos informations peuvent être meilleures que les miennes, intervint tout à coup Anna Pavlovna contre le jeune homme inexpérimenté, mais je sais de bonne source que ce médecin est un homme très savant et très habile. C’est le méde-