Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol12.djvu/14

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un indice de conquête. Cette période de la campagne a prouvé que la force qui décide du sort des peuples n’est pas dans les conquérants, même pas dans les armées et les batailles, mais en quelque autre chose.

Les historiens français parlant de la situation de l’armée française avant la sortie de Moscou affirment que tout dans la grande armée était en ordre, à l’exception de la cavalerie, de l’artillerie et de l’intendance, et qu’il n’y avait pas de foin pour nourrir les chevaux et les bêtes à cornes. Rien ne pouvait y remédier, puisque les paysans des environs brûlaient leur foin et ne le donnaient pas aux Français.

La bataille gagnée ne donnait pas le résultat habituel parce que les paysans Karp et Vlass, après la sortie des Français, arrivaient à Moscou, avec des chariots, pour piller la ville et, en général, ne montraient pas personnellement des sentiments héroïques, et parce qu’une innombrable quantité de semblables paysans n’apportaient pas de foin à Moscou, même pour les fortes sommes qu’on leur en offrait, et le brûlaient.




Imaginons-nous deux hommes qui se battent en duel à l’épée, selon toutes les règles de l’escrime. Le combat dure assez longtemps. Tout à coup, l’un des adversaires se sent blessé. Comprenant que ce