Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol12.djvu/231

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maigre, malgré lui il la garda un moment dans la sienne. « Est-ce que cette main, ce visage, ces yeux, tout ce trésor de charme féminin seront éternellement à moi, me deviendront intimes comme moi-même ? Non, c’est impossible !… »

— Au revoir, comte, lui dit-elle à haute voix. Je vous attendrai impatiemment, ajouta-t-elle bas.

Et ces simples mots, le regard et l’expression du visage qui les accompagnaient, pendant deux mois furent pour Pierre l’objet de souvenirs intarissables, de commentaires et de rêves heureux. « Je vous attendrai impatiemment… Oui, oui… Comment a-t-elle dit cela ? Oui : je vous attendrai impatiemment… Ah ! comme je suis heureux ! Que signifie cela ?… Comme je suis heureux ! » se disait Pierre.