Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol12.djvu/232

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XX

En Pierre il ne se passait maintenant rien de semblable à ce qu’il avait éprouvé en demandant en mariage Hélène.

Il ne se répétait pas comme autrefois, avec une honte maladive, les paroles qu’il avait prononcées. Il ne se disait pas : Ah ! pourquoi n’ai-je pas dit cela, et pourquoi ai-je dit alors : je vous aime ! Au contraire, maintenant, il se répétait chacune de ses paroles et celles de Natacha avec tous les détails de la physionomie, du sourire, et il n’y voulait rien changer, il ne voulait que les répéter. Maintenant, il n’avait même pas l’ombre d’un doute sur la qualité de ce qu’il entreprenait. Un seul doute parfois lui venait en tête : « Est-ce que tout cela n’est pas un rêve ? La princesse Marie ne s’est-elle pas trompée ? Ne suis-je pas trop présomptueux, trop orgueilleux ? J’espère… »

« Et tout à coup la princesse Marie lui parlera et