Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol12.djvu/267

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il n’économisait pas mais, pour satisfaire les exigences de sa mère, il faisait de petites dettes.

Sa situation était sans issue. L’idée du mariage avec une riche héritière que ses parents lui proposaient, lui répugnait. L’autre issue — la mort de sa mère — ne lui venait jamais en tête. Il ne désirait rien, n’espérait rien et, au fond de son âme, il éprouvait un plaisir sévère dans l’acceptation passive de son sort. Il tâchait d’éviter ses anciennes connaissances avec leur compassion et leur offre blessante d’assistance, il évitait toute distraction et plaisir et même à la maison il ne s’occupait de rien, sauf de faire des patiences avec sa mère, de marcher silencieusement dans sa chambre et de fumer une pipe après l’autre. Il paraissait cultiver cette humeur sombre, la seule dans laquelle il se sentait en état de supporter sa situation.