Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol12.djvu/365

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encyclopédiques. Cette contradiction provient de ce qu’en entrant dans la voie de l’analyse, les historiens s’arrêtent au milieu du chemin.

Pour trouver les forces composantes égales à la résultante il est nécessaire que la somme des composantes égale la résultante, et c’est précisément cette condition qui n’est jamais observée par les historiens généraux et c’est pourquoi, pour expliquer la fin de la résultante, ils sont obligés d’admettre, outre les composantes insuffisantes, encore une force mystérieuse.

L’historien particulier décrit-il la campagne de 1813 ou la Restauration des Bourbons, il dit tout simplement que ces événements se sont accomplis par la volonté d’Alexandre.

Mais l’historien général Gervinus, en contredisant cette opinion d’un historien particulier, tâche de montrer que la campagne de 1813 et la Restauration des Bourbons, outre la volonté d’Alexandre, avaient encore pour causes l’activité de Stein, de Metternich, de madame de Staël, de Talleyrand, de Fichte, de Chateaubriand et des autres. Évidemment l’historien a décomposé le pouvoir d’Alexandre en ses composantes : celui de Talleyrand, de Chateaubriand, etc. La somme de ces composantes, c’est-à-dire l’activité mutuelle de Chateaubriand, de Talleyrand, de madame de Staël et des autres, n’est évidemment pas égale à la résultante, c’est-à-dire à ce phénomène que des mil-