Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol12.djvu/366

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lions de Français se sont soumis aux Bourbons.

De ce fait que Chateaubriand, madame de Staël et les autres ont échangé telles ou telles paroles, ne découlent que leurs rapports réciproques et non la soumission de milliers de gens. C’est pourquoi, pour expliquer comment, de ce rapport, a découlé la conquête de millions d’êtres, c’est-à-dire, comment, de diverses composantes égales à une seule A a découlé la moyenne égale à mille A, l’historien doit nécessairement admettre la même force du pouvoir qu’il nie, en la reconnaissant comme le résultat des forces, c’est-à-dire qu’il doit admettre la force inexpliquée qui agit dans la direction de la résultante. C’est ce que font les historiens généraux. Et, grâce à cela, non seulement ils contestent les historiens particuliers, mais ils se contestent entre eux.

Les habitants de la campagne, selon qu’ils veulent la pluie ou le beau temps et n’ont pas une idée très claire des causes de la pluie, disent : c’est le vent qui a dissipé les nuages ou c’est le vent qui a accumulé les nuages ; de même les historiens généraux, parfois, quand ils le désirent, quand cela concorde avec leur théorie, disent que le pouvoir c’est le résultat des événements et parfois, quand il leur est nécessaire de prouver autre chose, ils disent que le pouvoir produit les événements.

La troisième catégorie d’historiens qui s’intitulent