Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol12.djvu/393

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Sans admettre la participation divine dans les œuvres de l’humanité nous ne pouvons pas accepter le pouvoir comme la cause des événements.

Le pouvoir, au point de vue de l’expérience, n’est qu’une dépendance entre l’expression de la volonté d’une personne et l’exécution de cette volonté par d’autres gens.

Pour nous expliquer les conditions de cette dépendance, nous devons rétablir, avant tout, la conception de l’expression de la volonté, en la rapportant à un homme et non à la divinité. Si la divinité donne l’ordre, exprime sa volonté, comme nous le dit l’histoire ancienne, alors l’expression de cette volonté ne dépend pas du temps et n’est provoquée par rien, puisque la divinité n’est pas du tout liée avec l’événement. Mais en parlant des ordres — expressions de la volonté des hommes qui agissent dans le temps et sont liés entre eux — pour nous expliquer le lien entre les ordres et les événements nous devons établir : 1o les conditions de tout ce qui s’accomplit : la continuité du mouvement dans le temps, aussi bien des événements eux-mêmes que de la personne qui ordonne et, 2o la condition du lien nécessaire dans lequel se trouve la personne qui donne des ordres envers ceux qui les accomplissent.