Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol12.djvu/413

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C’est cette conscience de la liberté indestructible, indiscutable, non soumise à l’expérience et au raisonnement, reconnue et sentie par tous les hommes sans exception, c’est cette conscience sans laquelle il est impossible de se représenter l’homme, qui fait l’autre côté de la question.

L’homme est une créature du Dieu tout-puissant, toujours bon, qui sait tout. Qu’est-ce donc que le péché, dont la conception découle de la conscience de la liberté de l’homme ? Voilà la question de la théologie.

Les actes des hommes sont soumis aux lois générales, intangibles, perpétuelles qui s’expriment par la statistique. En quoi donc consiste la responsabilité de l’homme devant la société dont la conception découle de la reconnaissance de la liberté ? Voilà la question du droit.

Les actes de l’homme découlent de son caractère immuable et des influences qui agissent sur lui. Qu’est-ce donc que la conscience et la reconnaissance du bien et du mal des actes qui découlent de la reconnaissance de la liberté ? Voilà la question de l’éthique.

L’homme, en le prenant avec la vie commune de l’humanité, nous est représenté comme étant soumis aux lois qui définissent cette vie. Mais le même homme, indépendamment de ce lien, est libre. Comment doit être examinée la vie passée des peuples et de l’humanité : comme le résultat de