Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol12.djvu/456

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et j’espère l’avoir corrigé. Je vous en prie, cher ami, écrivez-moi tout ce que vous pensez de mal de moi et de mes écrits. Ce m’est toujours très utile, et, sauf vous, je n’ai personne[1]. »

Mais à mesure qu’apparaissent les parties suivantes du roman, le lecteur est de plus en plus captivé et l’opinion des amis change. Tourgueneff écrit à Fet le 12 avril 1869 :

« Je viens de terminer le quatrième volume de Guerre et Paix. Il y a des choses insupportables et des choses étonnantes, et ce sont celles-ci qui dominent et qui sont si admirables que jamais personne chez nous n’a rien écrit de meilleur et je doute qu’il ait été jamais écrit quelque chose d’aussi bien. Les volumes I et IV sont plus faibles que le deuxième et surtout le troisième. Le troisième volume est presque entièrement un chef-d’œuvre[2]. »

Botkine, dans la lettre du 26 mars 1868, écrit :

« Le succès du roman de Tolstoï est en effet extraordinaire. Tous le lisent et non seulement le lisent mais en sont tout simplement enthousiastes. J’en suis heureux pour Tolstoï. Mais des gens de lettres et des militaires le critiquent. Ces derniers disent, par exemple, que la bataille de Borodino est très mal décrite et que le plan donné par Tolstoï est arbitraire et aucunement conforme à la réalité. Les

  1. A. Fet, IIe partie, p. 106.
  2. A. Fet, Souvenirs, IIe partie, p. 174.