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IX


Après avoir pris la capote et le shako français, Pétia et Dolokhov partirent sur cette plaine d’où Denissov avait examiné le camp, et, sortant de la forêt dans la pleine obscurité, ils descendirent dans les creux. Arrivés en bas, Dolokhov ordonna au Cosaque qui les accompagnait de l’attendre là, et, au grand trot, il partit sur la route, vers le pont. Pétia, tout ému, marchait à ses côtés.

— Si l’on nous attaque, je ne me rendrai pas vivant ; j’ai un pistolet, chuchota Pétia.

— Ne parle pas russe, lui murmura rapidement Dolokhov. Au même moment, dans la nuit retentit l’appel : qui vive ? qu’accompagna un cliquetis d’armes.

Le sang monta à la face de Pétia, et il saisit son pistolet,

Lanciers du 6e, prononça Dolokhov, sans augmenter ni ralentir l’allure de son cheval.