Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol13.djvu/192

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lisent, causent et enfin décident de quelle façon il leur faut se réunir et causer entre eux. Voilà la vraie université. Et nos universités, malgré tous les racontars sur le soi-disant libéralisme de leur institution, sont des établissements qui ne se distinguent par rien de l’organisation des pensionnats de jeunes filles et du corps des cadets. De même que le corps des cadets prépare des officiers, l’école spéciale de droit, des fonctionnaires, de même l’université prépare des fonctionnaires et ce qu’on appelle chez nous les hommes à instruction universitaire. (Chacun sait que c’est un certain grade, presque une caste.) Les événements universitaires des derniers temps s’expliquent pour moi de la façon la plus simple : On a permis aux étudiants de porter des cols hauts et de ne pas boutonner leur tunique, on a voulu cesser de les punir pour absences aux cours et, à cause de cela, toute l’institution a failli crouler. Pour réparer la chose il n’y a qu’un moyen : de nouveau les mettre en cellule quand ils manqueront les cours et rétablir les uniformes. Ce serait encore mieux de suivre l’exemple des établissements anglais et de punir les étudiants pour l’insuccès et la mauvaise conduite et, principalement, de réduire le nombre des étudiants au strict nécessaire. Ce serait logique au moins et, ainsi constituée, l’université continuerait à nous donner des hommes comme ceux d’autrefois. Les universités en tant qu’établissements destinés à former