Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol14.djvu/109

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toutes les écoles, même s’il y en a une pour cent âmes, ressources qui, à l’heure actuelle, paraissent absolument impossibles à trouver. En outre, avec ce que je propose, les intérêts des communes, des paysans et des zemstvos, représentant l’intelligence du pays, seront liés indissolublement. Supposons que les zemstvos donnent un tiers de ce que donnent les paysans, par quelque voie qu’ils donnent cet argent, ils voudront que cet argent ne soit pas dépensé en vain et, par conséquent, ils seront amenés à contrôler en même temps les deux tiers fournis par les communes. Le zemstvo, en donnant de l’argent, saura aussi que la commune désire avoir réellement une école puisqu’elle a payé pour cela. À son tour, la commune des paysans, voyant que le zemstvo donne sa part d’argent, lui reconnaîtra le droit de contrôler les études, en même temps elle verra la différence entre l’école qui coûte cher et celle qui coûte moins et elle choisira celle qui lui est nécessaire selon la mesure de ses moyens.

Je prends de nouveau le district Krapivensky, que je connais, pour montrer quelle différence peut produire la méthode que je propose et celle qui existe. Pour moi, je ne doute nullement qu’avec l’autorisation donnée au peuple d’ouvrir des écoles où bon lui semblera, un grand nombre d’écoles nouvelles ne s’ouvrent. Je suis convaincu que, dans le district Krapivensky qui compte cinquante paroisses, chacune d’elles aura une école, puisque les paroisses